Acoustique ICPE et exigences réglementaires

18.09.2025

Acoustique ICPE :
Comment se conformer aux exigences réglementaires ?

Dans l’univers industriel, le bruit fait partie du quotidien.
Compresseurs, groupes de froid, convoyeurs, systèmes d’aération… Tous ces équipements émettent des bruits parfois intenses, parfois discrets mais constants.
Lorsqu’on parle d’Installations Classées pour la Protection de l’Environnement (ICPE), ce bruit prend une autre dimension : il devient un enjeu réglementaire, environnemental et social.

À ce titre, l’acoustique ICPE est un sujet à la fois technique et stratégique.
Que vous soyez dirigeant industriel, responsable QHSE ou bureau d’études, comprendre les exigences et savoir s’y conformer est indispensable.

Bonne nouvelle :
on vous explique tout.

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Qu’est-ce qu’une ICPE et pourquoi le bruit y est réglementé ?

Une ICPE est une installation industrielle ou agricole susceptible de présenter un danger ou une nuisance pour l’environnement (air, eau, sol, santé humaine… et bruit).
Ces installations sont soumises à déclaration, enregistrement ou autorisation selon leur niveau de risque.

| Pourquoi une réglementation acoustique ?

Parce que le bruit peut impacter :

  • Le voisinage (résidentiel, commercial, agricole…),
  • La biodiversité (faune sensible au bruit),
  • La santé des salariés eux-mêmes (troubles auditifs, stress).

Le bruit est reconnu comme une pollution à part entière.
L’État impose donc des limites d’émission pour les ICPE, dans une logique de prévention des nuisances.

Cadre réglementaire de l’acoustique ICPE

| Textes de référence principaux

1. Arrêté du 23 janvier 1997
Impose des valeurs limites d’émergence sonore et de niveaux globaux de bruit.

2. Code de l’environnement
(articles R. 512-1 à R. 512-86) : cadre général des ICPE.

3. Arrêtés ministériels sectoriels
(ex : agroalimentaire, déchets, chimie) : précisent les exigences selon l’activité.

4. Arrêtés préfectoraux spécifiques
Peuvent fixer des seuils complémentaires.

| Notions clés à connaître

  • Émergence : différence entre le niveau sonore ambiant avec l’installation en fonctionnement et le niveau sonore résiduel, c'est-à-dire sans l'activité du site.
  • Limite de propriété : le bruit est mesuré en dehors du site, à la frontière foncière.
  • Heures de référence : jour (7h-22h) et nuit (22h-7h), avec des seuils différents.

SituationsZone entre 35 et 45 dB(A) – Jour ; Limite d'émergence > 6 dB(A)Zone entre 35 et 45 dB(A) – Nuit ; Limite d'émergence > 4 dB(A)Zone à plus de 45dB(A) – Jour ; Limite d'émergence > 5 dB(A)Zone à plus de 45dB(A) – Nuit ; Limite d'émergence > 3 dB(A)

Quand faut-il se pencher sur l’acoustique ICPE ?

| Cas les plus fréquents :

  • Création d’une nouvelle ICPE (obligation d’étude d’impact).
  • Modification d’une installation existante (ex : ajout de machine).
  • Déménagement ou changement de voisinage (ex : urbanisation autour du site).
  • Réception d’une plainte d’un riverain ou d’une collectivité.
  • Demande de la DREAL (inspection environnementale).

💡 Anticiper vaut mieux que subir.
Un audit préventif coûte toujours moins cher qu’un arrêt d’activité ou un recours juridique.

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Étude acoustique ICPE : en quoi ça consiste ?

| Objectifs de l’étude acoustique

  • Diagnostiquer/mesurer les émissions sonores du site en limite de pro et en Zone à Émergence Réglementée (ZER) en période nocturne et diurne.
  • Comparer les résultats avec les seuils réglementaires et vérifier la conformité.
  • Identifier les sources bruyantes prioritaires.
  • Proposer des actions correctives si nécessaire (Hors cadre ICPE mais systématique chez Xylecho)

| Contenu de l’étude :

  1. Mesures de bruit (niveau de pression acoustique en dB(A)).
  2. Comparaison réglementaire (analyse de conformité).
  3. Les recommandations techniques de Xylecho (traitement, isolation, modification de process…).

| La norme NF S 31-010
Le cadre technique des mesures acoustiques environnementales

Toutes les mesures réalisées dans le cadre d’une étude acoustique ICPE doivent être conformes à la norme NF S 31-010.

Cette norme française, spécifique à la caractérisation des bruits dans l’environnement, définit précisément :

  • La méthodologie de mesure (durée, conditions météo, fréquence, hauteur de micro…),
  • Les conditions de validité des résultats,
  • Le traitement des données (intégration, pondération A, incertitudes…),
  • Et les modalités de détermination de l’émergence sonore.

Le respect strict de cette norme est un gage de sérieux vis-à-vis des autorités (DREAL, préfecture) et renforce la solidité du dossier réglementaire.

| Appareils de mesure acoustique – l’exigence d’une instrumentation homologuée

Les mesures de bruit doivent être réalisées à l’aide d’appareils homologués, conformes aux exigences métrologiques.

Cela signifie notamment :

  • L’utilisation de sonomètres de classe 1, avec certification CE,
  • Une vérification périodique en laboratoire accrédité (généralement annuelle),
  • La présence d’une vignette d’étalonnage visible sur l’appareil, indiquant la date de la dernière vérification.

Pour garantir la validité des résultats, la chaîne de mesure (microphone, préamplificateur, enregistreur) doit être étalonnée avant et après chaque session de mesure.

Zoom sur les sources sonores typiques d’une ICPE

Voici quelques exemples d’équipements ou d’activités souvent identifiés comme bruyants :

  • Groupes électrogènes, groupes froids
  • Compresseurs d’air, ventilateurs, extracteurs, dépoussiéreurs
  • Broyeurs, trémies vibrantes, convoyeurs
  • Stations de lavage, presses, pompes hydrauliques
  • Déchargement et chargement de camions

Le traitement dépend du type de source (aérienne, structurelle, vibratoire) et de son positionnement (extérieur, toiture, local technique…).

Pour valider, il est important de réaliser une cartographie en complément des mesures ICPE.

Solutions techniques pour limiter le bruit en ICPE

| Étape 1 - Simulation de propagation 3D

  • Validation du modèle,
  • Hiérarchisation des sources,
  • Optimisation des solutions.
  • Vérification des solutions
  • Chiffrages des solutions

| Étape 2 - Traitements

Traitements à la source

  • Capots acoustiques sur machines,
  • Silencieux d’aspiration ou de refoulement,
  • Réduction de la vitesse de fonctionnement.

Traitements sur le chemin de propagation

  • Écrans acoustiques extérieurs (bois, métal, panneaux absorbants),
  • Cloisons, murs anti-bruit, murets végétalisés,
  • Réorganisation des flux ou des zones de livraison.

Traitements au voisinage

  • Isolation phonique de bâtiments proches,
  • Déplacement des activités nocturnes,
  • Mise en place de haies acoustiques.

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Exemple concret :
mise en conformité d’une plateforme logistique

Une industrie de produits congelés installée en périphérie d’une ville de taille moyenne voit son voisinage évoluer : construction de logements à 150 mètres. Des plaintes apparaissent, relayées par la mairie.

Action engagée :

  • Mesure des niveaux sonores (pics à 64 dB(A) en nuit).
  • Émergence nocturne de +7 dB(A) → non-conformité.
  • Étude acoustique complète → identification des camions de livraison et des compresseurs frigorifiques comme sources principales.
  • Solutions mises en œuvre :
    • Arrêt des moteurs des camions pendant les chargements/déchargements.
    • Installation d’un écran acoustique de 4 m de haut.
    • Pose de silencieux sur les groupes froids.

Résultat :
Conformité atteinte, levée des plaintes, amélioration des relations avec la commune.

Qui contrôle l’acoustique ICPE ?

| Le rôle de la DREAL

La Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement :

  • Inspecte les ICPE,
  • Contrôle les mesures de bruit,
  • Émet des mises en demeure,
  • Peut prescrire des actions spécifiques ou transmettre au préfet.

| Et en cas de non-conformité ?

  1. Mise en demeure avec délais d’action.
  2. Amende administrative, suspension d’activité partielle.
  3. Plainte pénale (en cas de non-exécution).
  4. Risque d’atteinte à l’image et aux relations locales.

Foire aux questions sur l’acoustique ICPE

Faut-il refaire une étude à chaque modification ?
Pas toujours.
Mais en cas de changement significatif (machine ajoutée, bâtiment modifié…), une réévaluation est fortement recommandée, une anticipation est possible.

Combien coûte une étude acoustique ?
Selon la taille du site, la complexité des mesures, la modélisation, et le besoin ou non de préconisations techniques.
Compter entre 2 000 et 15 000 €.

Existe-t-il des aides ou subventions ?
Certaines régions ou l’ADEME peuvent soutenir des projets de réduction des nuisances sonores.
Renseignez-vous localement.

Combien de temps prend une étude ?
Entre 2 à 6 semaines selon l’urgence et la complexité.
Un prestataire expérimenté comme Xylecho saura s'adapter.

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Pourquoi choisir Xylecho pour votre mise en conformité acoustique ICPE ?

Xylecho, bureau d’études acoustiques basé à Narbonne, est reconnu pour son expertise sur les problématiques industrielles.
Leur approche s’appuie sur :

  • Des outils de simulation dernière génération,
  • Une connaissance fine des exigences ICPE,
  • Une capacité à intervenir partout en France,
  • Et surtout, un sens aigu de la pédagogie.

Ils ne se contentent pas de vous dire "ce qui ne va pas" : ils vous accompagnent de bout en bout, en trouvant des solutions adaptées à vos contraintes opérationnelles.

En conclusion :
maîtriser le bruit, c’est maîtriser le risque

Les exigences en matière d’acoustique ICPE sont certes techniques et parfois complexes.
Mais elles sont aussi prévisibles, mesurables, et surtout surmontables avec la bonne méthode. Plutôt que de voir ces obligations comme un fardeau, abordez-les comme un levier :

  • De dialogue avec les parties prenantes,
  • De valorisation de vos engagements RSE,
  • Et de sécurisation juridique à long terme.

Vous êtes concerné par la réglementation acoustique ICPE ?
Ne laissez pas le bruit devenir un problème.

Contactez Xylecho pour une étude sur mesure et un accompagnement de terrain.
Diagnostic – Simulation – Mise en conformité

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